Nathalie Regard

En quelques mots

Le travail de Nathalie Regard interroge la nature de l’image et le pouvoir de représentation à travers de processus électroniques et manipulés à la main, en relation à la mémoire et à la perception.
L’artiste est d’abord peintre. De la peinture elle conserve la notion de persistance rétinienne et l’idée qu’une tâche n’est pas seulement significative par son effet plastique mais aussi par la façon dont elle intègre, dans sa texture même, le travail accumulé sous la forme d’une collection de moments. Depuis plus de quinze ans, elle réalise un minutieux journal de ses rêves. Il se traduit et s’expose sous la forme d’une série d’œuvres conceptuelles. Son travail d’analyse liée aux notions de perception et d’images mentales l’a conduit à développer à partir de 2011 un travail de recherche mêlant performance artistique et sciences cognitives avec le soutien d’un chercheur de l’Institut Pasteur.

Télécharger sa bio en anglais (PDF)
Consulter l'entretien (PDF)
nathalieregard.com

L'artiste et Playtime

L’ensemble des œuvres exposés s’articule autour d’une peinture monumentale (Void, 480 x 800 cm) réalisée entre 2004 et 2005. Il s’agit de la transposition picturale d’une petite image numérique trouvée sur Internet. L’artiste en reprend manuellement le traitement digital, sous la forme de pixels. Le processus de réalisation de la peinture, sur 1 an, a fait l’objet d’un enregistrement par webcam à partir duquel l’artiste a réalisé un film et une série de 16 petits tableaux, « autoportrait Double Void ». Nathalie Regard a également réalisé un livre d’artiste qui contient dans ses pages la peinture à échelle réelle. Détachées et montées les unes à côté des autres, elles recréent l’intégralité du tableau. Cet ensemble d’œuvre est le récit partagé d'une trajectoire mentale. Il retrace les étapes qui ont mené du carré coloré (ou pixel, comme unité la plus petite de l’image) à la reconstruction d’un espace monumental.
Derrière l’apparence que prend l’image numérique, il existe l’espace secret de sa fabrication que l’artiste re-matérialise par le biais de la peinture. D’une image numérique où elle s'est mentalement projeté, elle a construit un espace perceptible non seulement du regard mais à l’échelle du corps.

A Saint Dié, Roissy II, un triptyque monumental datant de 2000, s'ajoute à ce corpus d'oeuvre généré par le tableau Void Painting (2004). Bien que sa facture soit plus classique car conforme à la gestuelle du peintre, il y est déjà question de fragmentation. Cet échangeur d'autoroute a été peint à partir de photographies prises par l'artiste. La painture s'élabore dans la complicité documentaire de la définition photographique. Elle représente une première sédimentation de la matière picturale, avant passage au vide de l'image numérique. La référence au cinéma y est explicite, son format panoramique induisant le déplacement du corps dans pour percevoir la composition dans son ensemble.

Ses œuvres