Mischa Kuball

En quelques mots

Portrait de Mischa Kuball: ©Burckhard Maus

Anciennement photographe, l’artiste allemand Mischa Kuball lâche le support matériel de l’image pour ne plus manipuler que la lumière, source de toute vision. Ses installations immersives employant la vidéo, la projection de diapositives ou les caissons lumineux font de lui « un metteur en scène internationalement reconnu de la lumière projetée. Ses illuminations en milieu urbain sont emblématiques de son œuvre ». (Paul Ardenne). Passage public/Entrée publique est sa dernière installation qu’il a réalisée en France, dans le cadre de l’inauguration du Centre Pompidou Metz, en 2010. "Dans la plupart des cas, je commence par analyser le site où je suis invité à intervenir. Un lieux est souvent déterminé par différents facteurs - dans un musée par les oeuvres qui ont déjà été montrées, ou par l'histoire du musée. Dans l'espace public d'autres aspects s'ajoutent comme le caractère urbain, social et politique. Je suis intéressé par l'expérience de ce que j'ai un jour appelé : "le public comme laboratoire". (Mischa Kuball).

L'artiste et Playtime

Play Time (domestic version) est une œuvre spécialement conçue pour le musée Pierre Noël. Cet appareillage optique met en relation la vue et le mouvement. Il se compose de fenêtres anciennes tournant lentement sur elles-même, à travers lesquelles sont projetées des vues de Paris filmés à travers des vitres. L'ensemble simule le contexte urbain de la ville entrevue, en partie découverte avant de s’évanouir à nouveau. " La ville en tant que telle reste non-révélée, elle est comme un secret, un Sacre du temps moderne ! » écrit Mischa Kuball. L’artiste s’intéresse à l’ambivalence du film de Jacques Tati dont la composante critique de l’architecture moderniste se mêle à une approche poétique. En une succession de tableaux confrontant les corps de ses personnages aux décors, le film de Jacques Tati décrit des moments d’insatisfaction, une incomplétude de l’expérience liée à la désorientation. Ces ratés de l'habiter produisent en revanche un effet de surprise par lequel les personnages, distraits et indifférents à ce qui les entoure, se redécouvrent en tant que sujet percevant. L’installation immersive imaginée par Mischa Kuball plonge le visiteur dans l’illusion en se jouant de ce qu’il voit. Elle repose sur un leurre, une forme de camouflage du vide.
Ce camouflage se poursuit par l'exposition d'une oeuvre dans l'espace d'exposition. Intitulée "ville à travers le grand verre", elle se réfère à cet autre artiste interessé par l'optique et les opérations discrètes, à la limite de l'invisible, qu'est Marcel Duchamp. En effet, cette oeuvre n'est pas immédiatement identifiable comme telle. C'est au spectateur qu'il revient de la remarquer, en endossant un rôle actif d'observateur.

Ses œuvres