Emese Miskolczi

En quelques mots

Emese Miskolczi a étudié à l’École Supérieure des Arts Décoratifs de Budapest, connu pour son enseignement très marqué par le Bauhaus. L’attrait pour des images solidement construites apparaît dans de premiers autoportraits photographiques réalisés en 2001. Ils ont l’exigence compositionnelle de tableaux, mais conservent le caractère instantané permis par le medium photographique. La question du temps déjà développée dans ses autoportraits évolue vers un intérêt pour la relation entre image fixe et animée, photographie et vidéo. Elle réalise des projets liés aux notions d’image mouvante et de morphing. La temporalité de ses vidéos est plus intuitive que linéaire, proche de l’idée de « durée » développée par le philosophe Bergson.

Télécharger son CV (PDF)
Consulter l'entretien (PDF)
emesemiskolczi.com

L'artiste et Playtime

Le film, Tandava, a été réalisé entre 2005 et 2008, pendant le chantier de restauration de la Maison des Métallos (dans le 11e arrondissement de Paris). Ce lieu phare du syndicalisme francilien est aujourd'hui un centre d'art. S'accordant au calendrier d'intervention sur le bâtiment, Emese Miskolczi en enregistre les changements. En fixant des caméras en différents endroits, elle définit un ensemble de points de vue qu'elle garde inchangé pendant toute la durée des travaux. Ces angles de vues couvrent l'ensemble de l'architecture, dans sa profondeur et sa verticalité. Emese Miskolczi superpose ensuite différentes phases du bâtiment en réalisant des surimpressions à partir des éléments stables des images. Elle les fait ainsi évoluer en une suite de transformations où des éléments apparaissent, s'évanouissent et se métamorphosent selon un enchaînement fluide.

Pour le musée Pierre Noël, elle parcourt de nouveau ce film d'une vingtaine d'heures pour en extraire de nouveaux moments et les remonter en de courtes séquences évoluant très lentement, à la lisière de l'image fixe et de l'image en mouvement. Son regard se porte particulièrement sur les habitants du chantier que sont les ouvriers, filmés en plein travail ou lors de leur pause. Entre documentaire et fiction poétique, ces trois films projetés sur les murs d'exposition condensent plusieurs strates temporelles du chantier dans un même espace. "Habiter, c'est inscrire du temps dans de l'espace" (Olivier Mongin). Le temps d'Emese Miskolczi est celui, attentif et ouvert, d'une conscience filtrant de la masse d'images les moments habités d'un chantier.

Ses œuvres